Encampés, de quel(s) droit(s) ?

Publié le 2 décembre 2020 Mis à jour le 31 mars 2021

Sous la direction de Marjorie Beulay, Anne-Laure Chaumette, Laurence Dubin, Marina Eudes

Au nom de quoi des exilés devraient vivre, parfois pour de longues années, dans un camp spécifiquement institué pour eux ? Pour les protéger provisoirement ? Sans doute. Mais lorsque le camp se pérennise, il apparaît plutôt comme un dispositif permettant de les laisser aux portes des États, non seulement géographiquement mais également juridiquement. Le phénomène des camps, s'il n'est pas nouveau, est aujourd'hui devenu un mode banalisé de gestion des flux migratoires. Derrière ces flux, il y a pourtant des individus, sujets de droit(s).
De manière originale, le présent ouvrage collectif, rassemblant enquêtes de terrain, analyses historiques et contemporaines, appréhende les camps comme de véritables institutions juridiques. S'ils sont absents des cartes des États où ils sont mis en place (comme les fameux camps de Dadaab au Kenya) et ignorés par les textes internationaux destinés à la protection des réfugiés, les camps incarnent des dispositifs juridiques parfaitement organisés par des autorités publiques (États du Nord comme du Sud, institutions / organisations internationales comme le HCR) ou privées (organisations non gouvernementales) et destinés à contenir « les indésirables », c'est-à-dire les étrangers dont aucun État ne veut. Cet ouvrage se propose de faire la lumière sur l'organisation juridique des camps, sur la responsabilité des autorités nationales et internationales publiques participant à la prise en charge des encampés ainsi que sur le rappel de leurs droits les plus élémentaires, dont « le droit d'avoir des droits ».

Marjorie Beulay est Maître de conférences à l'Université Picardie Jules Verne où elle enseigne notamment le droit international public, les relations internationales et le droit international pénal. Diplômée de la Fondation René Cassin à Strasbourg elle assure également différents enseignements relatifs au droit international et européen des droits de l'Homme. Auteur d'une thèse sur l'Applicabilité des droits de l'Homme aux organisations internationales et juge assesseur nommé par le HCR à la Cour nationale du droit d'asile, elle travaille notamment sur l'encadrement de l'action des organisations internationales, la question migratoire et sur plusieurs thématiques d'actualité comme le Sahara occidental.

Anne-Laure Chaumette est Maître de conférences HDR à l'Université Paris Nanterre. Elle y enseigne le droit international public et co-dirige le DU Collège international du droit et le M2 Droit des relations internationales et de l'Union européenne. En 2003, elle a travaillé à la Cour pénale internationale auprès du Président Philippe Kirsch. De 2014 à 2017, elle a été juge assesseur, nommée par le UNHCR, à la Cour nationale du droit d'asile. En 2018, elle fut Directrice d'études et de recherches à l'Académie de droit international de La Haye. Spécialiste de droit international pénal, elle a co-écrit le Manuel de Droit international pénal avec le professeur
et participe à la chronique des juridictions pénales internationales de l'Annuaire français de droit international.

Laurence DUBIN est Professeure de droit public à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Paris I) et membre de l'IREDIES de Paris 1. Elle travaille sur les manifestations juridiques de la globalisation, tant dans ses dimensions économiques que sociales.

Marina EUDES est Maître de conférences HDR à l'Université Paris Nanterre et membre du CEDIN (centre de droit international). Elle dirige le Diplôme Universitaire Organisations et juridictions pénales internationales et enseigne notamment le droit international des droits de l'homme, le droit international humanitaire et le droit international pénal. Ancien juge assesseur à la Cour nationale d'asile, elle a co-dirigé avec S. Szurek et Ph. Ryfman, le traité Droit et pratique de l'action humanitaire, LGDJ, Paris, 2019


Mis à jour le 31 mars 2021